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Le corset : un sous-vêtement de torture devenu une pièce phare de notre armoire

Le corset : un sous-vêtement de torture devenu une pièce phare de notre armoire

C’est acté, les actrices de la série La Chronique des Bridgerton n’auront plus l’obligation de porter le corset, comme au temps où il était une véritable torture… Fort heureusement, il a bien changé et il est même devenu l’une des pièces phares de notre armoire. Petit zoom sur son histoire et son évolution.

Par Mathilde Dandeu 

Dès sa sortie sur la plateforme Netflix, La Chronique des Bridgerton fait un carton et relance une mode quelque peu oubliée, celles des grandes robes, des gants, des couleurs pastel et des corsets. D’après le site de recherche mode Lyst, les recherches de corsets avaient augmenté de 123% dès les premières semaines de diffusion de la série le 25 décembre 2020. Une mode remise au goût du jour par les actrices qui s’en seraient bien passées. Lors d’une interview en 2022 pour la version britannique de Glamour, Simone Ashley avait alors confié que cette gaine imposée dans la série était un supplice : “J’ai compris que lorsque vous portez le corset, vous ne mangez tout simplement pas. C’est impossible. Cela change votre corps. J’avais une taille plus petite très momentanément. Puis, à la minute où tu arrêtes de le porter, tu retrouves ton corps tel qu’il est. J’avais aussi beaucoup de douleurs, et je pense que je me suis déchiré l’épaule à un moment donné !”

Devenu aujourd’hui un incontournable de notre garde-robe, le corset a connu bien des évolutions. Apparu pour la première fois à la Renaissance à la cour d’Espagne, il était apprécié chez les nobles, soulignant la droiture des femmes. Le corset se devait être bien serré pour répondre au canon de beauté de l’époque : celui de ne pas avoir de poitrine. Des bandes de cuir étaient même utilisées pour retarder la croissance des seins et obtenir des silhouettes filiformes.

Le corset inquiète les médecins

Mais c’est au XIXe siècle que l’on commence à s’inquiéter des effets néfastes du corset sur la santé des femmes. Le corset n’est désormais plus dédié aux femmes de la haute société, mais à toutes celles qui souhaitent être à l’image des corps de l’époque, grâce à une grande variation des prix. Les médecins sont catégoriques, le port du corset cause des maladies respiratoires, des déformations des côtes, des dégâts aux organes internes, des complications de grossesse ou même des fausses couches. L’historien mode Valerie Steele a même analysé que ces corsets lacés jusqu’à presque évanouissement pour obtenir une taille plus fine, pouvaient traduire un fantasme sexuel. D’ailleurs, il est désormais très utilisé au sein de pratiques fétichistes…

Heureusement, les années 1920 permettent aux femmes de reprendre leur souffle avec l’insertion d’un élastique. Ces nouveaux corsets s’adaptent ainsi à la vie beaucoup plus active des femmes. Toutefois, cela n’empêche pas la présence des modèles traditionnels, pour inciter les femmes à sculpter leur corps.

La femme libre

Mais les années 1960 et 1970 ont fait leur apparition et adieu le corset ! Les femmes veulent désormais être libres de leur corps et l’entretenir avec du sport ou des régimes, sans s’infliger des douleurs par le biais d’un sous-vêtement, pour avoir une taille de guêpe.

Néanmoins, le corset résiste au temps et s’impose sur les podiums. Ceux qui le remettent sous les feux des projecteurs sont tout d’abord Vivienne Westwood qui l’a utilisé pour ses créations punks. Un corset nouvelle génération, puisque la créatrice le conçoit non plus comme un vêtement comprimant les femmes, mais comme un vêtement les permettant de s’affirmer. Puis, c’est au tour de Thierry Mugler et Jean-Paul Gaultier de l’imposer dans leurs collections dans les années 1980. On ne peut oublier le célèbre corset de satin rose de Jean-Paul Gaultier devenu un incontournable grâce à Madonna lors de sa tournée Blonde Ambition en 1991, qui est devenue une véritable adepte du corset.

Le corset au quotidien

Le corset a continué à évoluer, avec des créateurs qui le réadaptent en fonction de l’évolution de la société. Ainsi, le corset se porte de différentes façons : en sous-vêtements, en pièce unique avec un jean ou un pantalon, par-dessus un pull…

À en voir les nouvelles collections, le corset n’est pas prêt à tirer sa révérence. Désormais, il s’impose dans notre quotidien avec des matières très agréables en coton ou en dentelle. N’ayant plus but de comprimer le corps des femmes, il cherche à mettre en valeur le décolleté, laissant libre à chaque poitrine de s’adapter en fonction de leur volume, dans le but de la sublimer et non plus de la dissimuler. Alors, y succomberez-vous ?

Crédit photos : Pinterest.